Par le Philosophe
Ami lecteur, je te souhaite la bienvenue dans la bâtisse de l’Entrepreneur et du Philosophe ! Je suis ravi d’enfin faire ta connaissance après nos premiers échanges par mails. Moi, c’est le Philosophe : enchanté !
Cette bâtisse, dont je t’ai parlé et que tu découvres à présent – entre, entre donc je te prie -, est, comme tu le vois, logée au fond des bois. Loin, bien loin de la densité urbaine compacte qui empêche de penser bien et de tous ces uniformismes sociaux qui prennent au cou et nous enserrent façon anaconda, ou boa constrictor. Cette bâtisse, nous aimons l’appeler… La bâtisse de la pensée libre. Sens-y toi comme chez toi, tu es ici chez toi. Tiens, laisse-moi te débarrasser de ton manteau. Et puis, je manque à tous mes devoirs ! Qu’est-ce que je te sers ? Laisse-moi voir… On a, dans le frigo, du jus de tomate et du Pepsi light. Ah, excellent choix ! Je nous sors deux verres.
Comme tu le vois, je suis seul à t’accueillir aujourd’hui. Tu feras la connaissance de mon comparse l’Entrepreneur une prochaine fois. C’est que nous avons bien assez théorie à causer ensemble durant cette première grande phase de notre entreprise de pensée. Nous serons ainsi mieux seul à seul, à bonne distance des tumultes de l’action.
Théorie ? Théorie, bien sûr ! Mais, je te rassure : pas question de s’ennuyer. Qui a dit que la philosophie et la théorie cela était ennuyant ? Théorie, et théoriciens. Nous aurons beaucoup d’invités. Et de marque.
Comme je te l’ai indiqué dans mon invitation, nous sommes ici pour parler d’un sujet et d’un seul : l’entrepreneur. Et, en réalité, de ce qui se cache derrière l’entrepreneur : l’être créateur qui l’anime. Et, in fine, nous sommes ici pour parler de ce même être créateur qui sommeille en chaque homme, et donc aussi pour parler de cet être créateur qui sommeille en toi. Comment expliquer que l’entrepreneur exerce une telle fascination dans les esprits autrement que comme une réverbération en actes, une possibilité actualisée de notre propre être créateur intérieur ?
L’entrepreneur est l’une des grandes figures que nous avons choisies d’expliciter qui incarnent, qui manifestent, qui réalisent précisément cet être créateur mais… N’allons pas trop vite. Je viens de te faire entrevoir une partie de cet horizon vers lequel notre quête doit nous conduire mais, je préfère te prévenir, celle-ci sera longue. Longuement belle et bellement longue. Notre quête requerra efforts, persistance et assiduité – comme tu le vois, pas de démagogie par ici ! – et, pour ma part, je me suis fixé comme pratique qui me paraît bonne de la découper en étapes courtes. Qu’est-ce qu’une longue route faite de courtes étapes sinon une promenade de santé pour aller respirer le grand air ? Ainsi, discipline et découpage obligent, nous n’aborderons qu’un seul grand thème par discussion. Notre matière est dense et notre sujet est vaste, il nous faudra donc scrupuleusement appliquer ce principe de découpage pour que l’on puisse avancer à pas vigoureux. Et donc, tu l’as vu dans mon mail d’hier soir, notre sujet du jour c’est bien : l’entrepreneur et l’économiste ! Sujet suffisamment vaste et passionnant en soi. Concentrons-nous donc sur notre sujet du jour.
L’entrepreneur et l’économiste : voici un thème qui s’impose car il est le seul point de départ possible pour notre entreprise de pensée en même temps qu’il en est son ancre historique. Nous sommes aux environs de 1755. Cette date est le point de départ de notre jeune sujet d’étude, l’entrepreneur, ce qui nous donne donc que quelques deux cents cinquante années d’action et de pensée à couvrir. Un petit quart de millénaire, une petite parcelle de temps à l’échelle de l’humanité.
L’entrepreneur et l’économiste sont les deux protagonistes initiaux de notre récit qui lui offrent donc respectivement son point de départ historique et théorique. Commençons par l’entrepreneur. Nous sommes à l’aube de la Première Révolution industrielle. C’est lors de la première de ces révolutions, parmi les quatre que l’on dénombre aujourd’hui, qu’apparaissent les tout premiers entrepreneurs. Disons mieux la concomitance des deux événements : la Première Révolution industrielle de la seconde moitié du XVIIIème siècle est portée par les novations et les inventions des tout premiers entrepreneurs concepteurs.
Nous parlons de James Watt, qui conçoit en 1769 la première version moderne de la machine à vapeur. De la construction du tout premier pont métallique de l’histoire par Abraham Darby en 1779. Nous parlons d’Edmund Cartwright qui, en 1785, conçoit la version mécanique du métier à tisser… et de tant d’autres entrepreneurs ! Et, je souris, car l’évocation de ce métier à tisser me rappelle… quelqu’un. Tu te familiariseras. Les premiers entrepreneurs titans porteurs de révolution industrielle autour d’eux apparaissent et l’entrepreneur naît ainsi, en actes. Et ces entrepreneurs que je t’ai cités ont été précédés par quelques bonnes décennies d’ébullition entrepreneuriale avant eux : la v.1 de la machine à vapeur, la v.1 du métier à tisser mécanique, etc. L’entrepreneur donc, cette figure nouvelle qui dès son apparition fascine et qui a, au sens littéral du terme, en grande partie remodelé l’humanité depuis, va tout juste sur ses 300 ans. Comme son teint est éclatant comparé aux millénaires que porte l’artiste incrustés sur son visage ! Voici donc pour notre point de départ historique.
S’il en est bien un que l’entrepreneur fascine, c’est ce nouveau penseur qui en est à ses premiers balbutiements : l’économiste. Dès sa naissance, l’entrepreneur est capturé, décortiqué, analysé, décrit par l’économiste qui en fera même l’un de ses principaux sujets d’étude. Dès sa naissance ? Mais, certains, chez les économistes Classiques, n’hésiteront pas à clamer haut et fort que l’entrepreneur est bien issu de l’économiste, que l’économiste précède l’entrepreneur, que l’entrepreneur prend conceptuellement forme sous la plume de l’économiste et que, quelque part, étant celui qui, en tant que désormais son théoricien-en-chef, l’aurait le mieux décrit, explicité puis façonné, eh bien l’économiste aurait quelque part enfanté l’entrepreneur. Sa chose. Son rejeton. Quel prodigieux accouchement !
Tu as vu le Roi Lion, dernièrement ? Bon, eh bien il ne me vient pas d’autre image en tête que celle-ci : tel Rafiki qui, du haut de son rocher, souleva puis brandit le nouveau-né Simba, eh bien l’économiste, tout d’un coup, saisit ce jeune entrepreneur-lionceau qui pas loin de lui galopait en pleine savane industrielle, le hissa avec ses deux bras puis le présenta à la foule ! Cette même foule qui, d’une seule et même voix et balançant la tête de gauche à droite, répondit alors en ces termes : Awimbawé, Awimbawé.
Nous allons voir en détail lors de notre prochaine discussion tout ce qu’a exactement dit l’économiste au sujet de l’entrepreneur en nous plongeant dans sa boîte à outils théorique mais, pour bien illustrer cette concomitance exacte du point de départ historique et du point de départ théorique de l’entrepreneur, il suffit de garder en tête que c’est en 1776 qu’Adam Smith offre au monde sa Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations. Les causes… De la richesse. Tiens donc. Sans doute Adam Smith fut-il inspiré par ce nouveau panorama qui soudain se présentait à ses yeux mais, avant d’aller plus en profondeur, précisons bien pour ancrer notre point de départ qu’il est largement admis que 1776 et que la Richesse des nations marquent bien la naissance de l’économie moderne sous sa nouvelle appellation, en tant que « sciences économiques », et marquent bien donc également la naissance de l’économiste tel que nous le connaissons aujourd’hui. Diable, tout le monde s’est décidé à naître au même moment dans cette affaire. Ce doit être une coïncidence.
L’économiste naît et l’économiste immédiatement théorise l’entrepreneur, si bien qu’il en devient le théoricien-en-chef. Le théoricien-en-chef et le seul théoricien, qui a de plus fait de l’entrepreneur et tout au long de cette période d’un quart de millénaire que nous avons posée comme notre cadre l’un de ses principaux sujets d’étude. Un sujet qu’il commence donc à décortiquer au sein de cette nouvelle discipline de pensée, les sciences économiques, qu’il vient tout juste de fonder. Cela constitue donc le point de départ théorique de notre propos. Avant Smith, le tout premier économiste à avoir décrit l’entrepreneur est, en 1755, l’économiste Français Richard Cantillon. Cantillon est le premier penseur à avoir en effet décrit l’entrepreneur en des termes purement économiques, le définissant ainsi comme étant le « garant de l’équilibre économique ». Nous entrerons dans le détail dès demain.
Il s’agit bien là de la première définition économique de l’entrepreneur car, avant cela, l’appellation « entrepreneur » était employée pour désigner, toujours dans notre hexagone, les fournisseurs aux armées. L’entrepreneur était ainsi celui qui devait s’assurer que les baïonnettes vissées aux fusils des hommes de Louis XIV fussent parfaitement bien tranchantes. C’était ça, et rien que cela « l’entrepreneur » à l’époque. Au passage, oui, bien sûr, « entrepreneur » est bien un mot français et il faudra à l’occasion que l’on sonde, de façon objective et sans chauvinisme aucun, la vérité de l’entrepreneur à l’aune de cette âme originelle française qui est la sienne. Je me le note.
D’autres définitions non-économiques préexistaient, comme celle du Dictionnaire Universel du Commerce de 1723 où l’entrepreneur était défini comme : « celui qui se charge d’un ouvrage ». Dans L’Encyclopédie de 1755, encore, d’Alembert et Diderot affirment : « on dit un entrepreneur de manufactures, un entrepreneur en bâtiments »… Ce qui vient expliquer aujourd’hui encore la persistance tenace de cette définition secondaire de l’entrepreneur pour désigner la personne à qui l’on confie les travaux de son appartement, définition que nous ne conserverons pas. Bien sûr ! Comment peut-on espérer viser une quelconque clarté conceptuelle sur le sujet si l’on regroupe sous le même et unique terme d’« entrepreneur » Mark, de chez Facebook, et Marc, de chez Travaux-Répare ? Non, non : si l’on veut être un tant soit peu clairs et rigoureux, impossible pour nous de procéder ainsi à reprendre à notre compte des termes dans le langage commun de façon non critique. Nous devrons forger nos propres termes.
Ainsi, même si nous venons de resituer l’origine de cette appellation secondaire courante, malgré toute la considération que nous avons, d’une part pour Diderot et d’Alembert, et de l’autre pour Marc de chez Travaux-Répare, autant annoncer d’ores et déjà et solennellement que, à partir des critères que nous définirons, nous dissocierons, ici même dans notre bâtisse, l’entrepreneur du chef de travaux. Je ponctue d’ailleurs en rapport avec cela cette digression en soulignant le flou conceptuel assez total qui entoure aujourd’hui dans l’imaginaire collectif la notion d’entrepreneur. Si demain par exemple on s’aventurait à faire un micro-trottoir sur un quai quelconque de la ligne 2 du métro à une heure quelconque, mettons 11h, et que l’on pose la question suivante à un panel de 100 personnes : « et vous, quelle définition donneriez-vous de l’entrepreneur ? », on obtiendrait, je prends les paris, à peu près 100 réponses différentes. Peu clair, l’entrepreneur. Peu clair. Nous verrons bientôt pourquoi. Et à cause de qui.
Nous voici donc munis de notre double point de départ, historique et théorique. Au cours de la période des deux cents cinquante ans qui nous intéresse, de James Watt à Mark Zuckerberg, l’entrepreneur n’a cessé de grandir et d’accroître le dimensionnement de son action. Et l’économiste ? L’économiste a, lui aussi, accru son rayonnement si bien que les sciences économiques, de discipline naissante, se sont hissées au rang de première des sciences sociales. À mesure que la sphère de l’économie s’est agrandie, c’est-à-dire à mesure que le maillage des relations économiques unissant les hommes entre eux est devenu de plus en plus dense, les sciences économiques sont mêmes devenues la principale idéologie et charpente intellectuelle de cette nouvelle réalité économique, de cette nouvelle construction du monde qui a débuté avec la Première Révolution industrielle. Une construction du monde donc toute récente à l’échelle de l’humanité. Oh, l’économiste… Ne serait-il donc pas cet idéologue de l’ombre ? Cet idéologue loin d’être inoffensif même, en tant que théoricien et porte-parole d’une certaine vision de l’homme. Nous développerons tout cela, et, bientôt, nous ne manquerons pas de pratiquer la savate avec lui.
Mais ce lien, ce cordon ombilical, par lequel l’économiste s’est arrimé à l’entrepreneur, l’a entouré de ses tentacules théoriques en faisant de lui sa chose et le sujet d’étude de sa science nouvelle, qu’en est-il aujourd’hui ? Ce cordon ombilical est toujours là, deux cents cinquante ans plus tard. Cet enfermement conceptuel de l’entrepreneur au sein d’un système de pensée économique étroit est même plus patent que jamais. Finalement, tout était déjà contenu dans la première définition donnée par Richard Cantillon : pour l’économiste, l’entrepreneur est bien… Le garant de l’équilibre économique. L’entrepreneur est le garant de cette nouvelle réalité décrite scientifiquement en système avec ses marchés, ses mécanismes, ses équilibres et ses flux. L’entrepreneur est aussi le garant, la poutre et la charpente de cette nouvelle discipline, les sciences économiques, qui ambitionne de devenir la première des sciences sociales, soit la discipline la mieux à même de décrire les comportements humains. Et, derrière toute cette construction aux mains de l’économiste, l’entrepreneur est bien aussi in fine le garant de l’économiste, le garant de sa légitimité académique en tant que penseur dont tout le système de pensée repose sur des hypothèses, sur des axiomes… Sur des hommes.
Ainsi, de Richard Cantillon au XVIIIème siècle à Israel Kirzner de nos jours, en passant par Adam Smith, Jean-Baptiste Say, Joseph Schumpeter et Frank Knight, de définition tâtonnante en définition imprécise de l’entrepreneur, définitions qui ont nourri quantité d’erreurs d’appréciation au sujet de qui est vraiment l’entrepreneur et de son rôle en même temps que des querelles internes au sein des économistes, tout a été en revanche parfaitement fait pour surtout le cantonner, l’entrepreneur, à ce rôle de pilier et garant de l’économie, et donc des sciences économiques de l’économiste. À cette fin – précisément à cette fin – l’entrepreneur, décrit par son théoricien-en-chef, a été, par lui, fonctionnalisé.
Oh ! Comme il l’a fonctionnalisé. Qu’est-ce qu’il a été fonctionnalisé par l’économiste, l’entrepreneur. « L’entrepreneur a pour fonction de », « La fonction de l’entrepreneur est de » : sous la plume de l’économiste, l’entrepreneur a été tordu dans tous les sens et réduit à ces fameuses « fonctions » dont l’économiste raffole tant et a tant besoin afin de fonder en hégémonie un système de pensée dont il veut être le roi, que dis-je, le scientifique. En décrivant également l’entrepreneur comme le tout premier des « agents économiques », comme l’économiste s’est cru bon droit de le lester, notre entrepreneur, d’une bonne enclume de déterminisme en le décrivant donc comme n’étant rien de plus qu’un « agent » conditionné par un système, au sein d’un système. Lui déniant par là même et en vertu des termes toute réelle liberté d’action, toute liberté créatrice et féconde. Un système de pensée qu’il venait, de façon fort pratique et astucieuse, d’inscrire en caractères calligraphiés et à l’encre noire sur sa carte de visite flambant neuve d’économiste avec le sous-titre : « Économiste : théoricien-en-chef du système économique, et penseur-en-chef des hommes qui le font. » Et, au sein de cette cacophonie conceptuelle qu’il produisit et qui manqua à chaque reprise de pleinement et fidèlement, ne serait-ce que partiellement, décrire l’entrepreneur, l’économiste l’enferma également, bien évidemment, dans un seul rôle économique. Ah… L’économiste. Loin d’être inoffensif, l’économiste.
Je te l’assure, ami lecteur, nous deviendrons familiers avec chacun de ces termes, nous nous emparerons de chacune de ces idées et nous verrons surtout pourquoi l’imprégnation perfide et presque invisible des idées de l’économiste se doit bien sûr d’être disputée. Si l’économiste insidieusement charrie, véhicule une vision déterministe et fonctionnaliste de l’homme – pas seulement de l’entrepreneur évidemment – qui, de ce fait même, vient rogner sa liberté en plus de l’enfermer dans une seule vision économique du réel, alors évidemment que nous irons le chercher à la savate, l’économiste. La liberté, cela se conquiert. Et, bien souvent, de haute lutte.
Aujourd’hui, nous n’avons fait qu’esquisser, aborder, tout juste introduire les choses. On devine déjà que les destinées de l’homme économique et de l’entrepreneur sont étroitement liées. Que, s’agissant du cadre conceptuel et théorique dans lesquelles elles évoluent, elles sont finalement prises dans les mêmes mailles. C’est pour cela aussi qu’il est si important pour nous de parler de l’entrepreneur – afin de parler de l’homme économique – et de concentrer les premières étapes de notre entreprise de pensée sur sa libération, que nous allons mener. C’est qu’il en va d’une certaine vision de l’homme, de l’homme libre, vision que bien sûr nous défendons ici, dans notre bâtisse.
Notre entrepreneur, pour en revenir à lui, à l’heure où l’on se parle, sous nos yeux et se recroquevillant de douleurs au sol, est enserré comme jamais par le cordon ombilical de son théoricien-en-chef. Muselé, étouffé, haletant, c’est tout juste dans un faible soupir qu’il parvient à nous faire part de sa perplexité autour du point suivant : en plus de tout ce que lui fait déjà subir l’économiste, pourquoi certains lui infligent-ils cette double peine d’aller le confondre avec le chef des travaux ? AAAaaaAhh, incompréhension, injustice !, dit l’entrepreneur dans un râle de désespoir. L’entrepreneur qui, tout résigné, retourne dans son recroquevillement. Dans ce cachot, dans cette pénombre théorique dans laquelle on a bien voulu l’enfermer. Lui qui, la barbe maintenant longue et éparse et le regard blafard, est devenu si rachitique, tel Pierre Niney, dans Monte-Cristo.
Cela fait longtemps qu’il est dans un tel état, l’entrepreneur. Et nous allons l’en sortir, de son cachot. Mais, avant cela, il nous faudra nous muscler en économie. Car, si nous devons affronter l’économiste à la savate, il nous faudra d’abord connaître et maîtriser les termes de notre adversaire.